Henri Lohou

“Né au Relecq-Kerhuon, à côté de Brest, en 1937, Henri Lohou est affecté à l'âge de 19 ans à Paris 14º en tant que contrôleur des Postes, arrondissement où il s'intalle définitivement. Mais sa passion pour le dessin et la peinture l'incite à prendre une disponibilité en 1963 et 1964 pour entrer à l'École Estienne comme pion, tout en suivant quelques cours, ainsi qu'à l'École des Arts appliqués, tout en suivant des cours par correspondance. Il obtiendra le diplôme de dessin et Arts plastiques. À son retour à la Poste, il est nommé inspecteur des ambulants postaux, service où il effectue toute sa carrière.

Sources d'inspiration
Ses déplacements à travers la France lui permettent de découvrir divers paysages dont il aime à traduire les spécificités et l'évolution des couleurs au long des journées et saisons. La blancheur argentée puis violette de la haute montagne et des neiges jurassiennes, la richesse des coloris de la campagne nivernaise, les nuances lumineuses du bord de mer inspirent ses aquarelles réalisées sur le motif. “Peindre et composer dans l'instant avec la lumière, saisir l'insaisissable, tel est mon défi”.
De retour dans le 14º, il capture les mutations des quartiers, notamment celui de Montparnasse, avec le même leitmotiv, “la lumière, toujours la lumière”. Il y a celle qui irradie les surfaces de verre des nouvelles constructions, celle attardée sur l'architecture néo-classique de la place de la Catalogne, les transparences et reflets des vitres de brasserie nimbant les salles et terrasses animées. Des kaléidoscopes de lumière...
La silhouette d'Henri Lohou toujours en quête d'un sujet ou penchée sur ses croquis aquarellés, est devenue fameuse dans l'arrondissement. Grand, svelte, barbu, il a tout de l'artiste d'autrefois travaillant ses motifs sur les motifs, au milieu de la foule. Attiré par le mouvement, les gestes et le déplacement des corps, sa curiosité le porte vers de nouvelles inspirations, comme la danse du Bûto, née en 1960 au Japon.

Une carrière parisienne et régionale
Lohou, membre des Peintres et Sculpteurs Témoins du 14º, est également présents en divers salons où il reçoit de nombreux prix. Fortement impliqué dans le Nivernais où il se ressource en famille, il expose dans une ferme transformée en Musée du monde imaginaire et participe aux illustrations d'un ouvrage composé par les Amis de Jules Renard. Ses expositions personnelles le conduisent de Paris à Quimper, Saint-Brieux, Corbigny et Nevers. À noter les acquisitions du Musée alpin de Chamonix, celles du Conseil général de la Nièvre et de la ville de Clamecy.
Son talent est aussi admiré à Paris dans le Marais à la Galerie Hérouet, et dans le 14º au Moulin à Café, au Café des Artistes. En février-mars 2018, il a présenté 20 aquarelles et dessins à La Table des Matières 51, rue de l'abbé Carton, à partir de son Regard croisé avec celui du visiteur sur l'animation et les gestes du quotidien, ses “chansons de gestes”. La plupart de ses œuvres sont émaillées de réflexions, pensées poétiques, musique de comptines, surréalisme des mots, teintés d'une bonne dose d'humour. Le regard d'Henri Lohou y est aussi symbolique, en souvenir d'une opération de la cataracte et de cette étrange impression de dédoublement, transformée en un double regard porté sur son entourage. Regard, transparences, lumières, sa quête est toujours la même.”